Un (long) week-end sur la côte d’Émeraude : Saint-Malo, le mont Saint-Michel et Dinard
Posted on 24 May 2018 in Travels • 11 min read
Voici quelques notes sur un (long) week-end de trois jours en mai en Bretagne, sur la côte d’Émeraude. Au programme : Saint-Malo, le mont Saint-Michel, Dinard, Cancale et quelques pistes pour étendre le week-end ! :)
Jour 1 : Saint-Malo
Départ de Paris le samedi matin en voiture, 4h de route environ (et 400 km), pour arriver vers 12h. À Saint-Malo, on loge pour le week-end chez Rozenn, super Airbnb situé à 2 minutes à pied de la gare et à 15 minutes à pied d’intramuros ! Comme toujours, on est arrivé en même temps qu’un gros événement qu’on ne connaissait pas, le festival Étonnants Voyageurs (un grand festival de films et de littérature autour des voyages) donc tous les hôtels et les chambres étaient déjà réservées (mais il n’y avait pas tant de monde en ville).
L’après-midi, direction intramuros pour visiter Saint-Malo. On commence par prendre une galette-saucisse, un kouign-amann et un far breton aux Délices du Gouverneur (à emporter uniquement, compter une dizaine d’euros pour une galette, un dessert et une boisson). Plutôt bon rapport qualité / prix pour intramuros !
La vue depuis le bout du Môle (jetée) des Noires sur Dinard, les îles, l’embouchure de la Rance et la vieille ville est très sympa. On fait ensuite le tour des remparts (très larges et sécurisés, avec des panneaux explicatifs sur la ville et les personnages célèbres de la ville), puis on part en direction du Petit et du Grand Bé, deux îles à quelques dizaines de mètres de la côte accessibles par un chemin (pavé) découvert à marée basse.
Sur le Petit Bé, on peut visiter le fort. Le fort est accessible à pied uniquement à marée basse (mais il semble qu’il y a un bateau passeur le reste du temps, quand le fort est ouvert). Il se visite (visite guidée par le propriétaire uniquement) pour 6€ (4€ en tarif réduit). La visite est super instructive, le propriétaire est un vrai passionné des forts de la région, et je recommande vivement ! En plus, il a des cartes anciennes de la ville de Saint-Malo… qui n’ont pas grand chose à voir avec la ville actuelle (tous les marais ont été asséchés et des bassins portuaires sont apparus) ! On peut même passer une nuit dans le fort !
Le Grand Bé se trouve juste à côté et offre un joli panorama sur la ville. On peut aussi y voir le (très discret) tombeau de Chateaubriand.
Enfin, la troisième île accessible à pied à marée basse, face à la plage de l’Éventail abrite le fort national. Celui-ci se visite, mais uniquement l’été, et il était donc fermé.
On a refait un tour dans les rues à l’intérieur des remparts cette fois, notamment pour passer voir la cathédrale (plus d’infos).
Le soir, on a mangé à la crêperie Gallo qui affiche de nombreuses recommandations (petit futé, routard etc.) en vitrine. Compter 15€ / personne pour galette, crêpe et boisson, mais les galettes sont plutôt décevantes et pas très garnies. En repartant, on est passé devant Ty Nevez pas très loin, qui avait l’air top (recommandation des gens qui y mangeaient en terrasse, locale et bio et pas très chère). À tester une prochaine fois !
Une balade sympa à faire (notamment au coucher du soleil) est la promenade (pavée) le long de la plage du Sillon, jusqu’aux thermes marins de Saint-Malo, situé dans un grand bâtiment datant de 1880.
C’était la nuit des musées et on en a donc profité pour visiter les musées ouverts (et gratuits !) pour l’occasion. On a commencé par le Musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin (plus d’informations) en centre-ville, dans le donjon du château de la ville (désormais l’hôtel de ville). Le musée raconte l’histoire de la ville, à travers deux zones d’exposition : une première centrée sur la pêche de la morue dans les eaux canadiennes et une deuxième plus générale sur l’histoire de la ville. Les collections sont sympas, et cela permet de visiter le donjon du château. Mais surtout, il y a une vue panoramique incroyable tout en haut, qui mérite à elle seule de visiter ce musée !
On décide ensuite de partir en direction du manoir de Jacques Cartier qui abrite un musée sur le premier explorateur européen du Canada. La visite est guidée (par des guides passionnés), et le manoir est entièrement meublé pour reconstituer la maison de Jacques Cartier, vraiment top ! Le musée vous rappellera quelques souvenirs si vous êtes déjà allé au Québec (tout comme la ville de Québec qui a des petits airs de Saint-Malo).
Jour 2 : La baie du mont Saint-Michel
Le deuxième jour, on a décidé d’aller voir la baie du mont Saint-Michel (à une petite heure de route et 50 km). On décide de suivre d’abord la route de la côte pour s’arrêter aux Rochers sculptés (plus d’informations). Il y a un petit parking au bout de la route d’accès, qui doit très vite être saturé. Il y a un autre parking au restaurant. On découvre en arrivant que l’accès au site et payant (2€50 par personne, aucun tarif réduit). Il y a une grande propriété à cet endroit et les accès publics au sentier du littoral sont assez éloignés des rochers sculptés.
Il y a moyen d’y accéder gratuitement en passant par la plage voisine à marée basse (et on le voit sur Geoportail), mais le site est assez escarpé. En plus, la mer est haute, donc on abandonne les rochers sculptés.
On reprend la route direction Cancale et la pointe du Grouin. Cancale est réputée pour ses huîtres creuses (classiques) mais aussi les huîtres dites “plates” ou “pied de cheval”. Il y a un petit port, des plages et des fermes ostréicoles. De la pointe du Grouin, à l’extrémité de la baie, on peut voir le mont Saint-Michel par temps clair.
Pas de chance, comme d’habitude, on est tombé en plein milieu d’un événement sans le vouloir : le défilé de Cancale ! Toutes les rues du centre-ville étaient fermées à la circulation (et on a donc dû faire tout le tour de la pointe pour repartir :)) et il y avait un monde fou. Sur le port de Cancale, il y a plein de restaurants pour manger des crêpes, du poisson et des fruits de mer. Au pied d’cheval avait l’air très bien, mais bondé. De même pour À Contre Courant. Finalement, on se rabat sur le Vieux Safran qui propose un menu entrée (6 huîtres de Cancale, soupe de poissons, …) / plat (moules frites, …) / dessert pour 15.90€ et était très bien !
À Cancale, on a trouvé à se garer devant l’église (parcmètres, donc gratuit dimanches et jours fériés).
En fin de journée, on part pour le Mont Saint-Michel (informations touristiques), pour arriver vers 17h à l’abbaye et être dans les dernières entrées (l’abbaye ferme à 19h, dernière entrée à 18h, gratuit moins de 26 ans). Il y a un audioguide disponible à l’abbaye (3€ en supplément, tarif unique), mais qui n’apporte pas énormément de choses par rapport aux brochures papier (et aux visites guidées qu’on écoute de loin). Astuce : il y a une prise casque sur l’audioguide donc possibilité d’utiliser un dédoubleur :)
Avec les nouveaux aménagements du mont (pour remplacer la digue-parking qui le reliait à la terre ferme par un pont), les parkings sont désormais sur le continent, à Pontorson. Le site officiel explique assez mal. Il y a des navettes qui font la liaison avec le mont (10 minutes de trajet) 24h/24 (ou on peut y aller à pied). Le parking est payant (11.70€ / 24h, gratuit si entrée après 19h et sortie avant 2h), mais les navettes sont gratuites. Il y a deux arrêts intermédiaires pour les navettes avant le mont : Route du Mont et Place du barrage pour desservir les restaurants et hôtels sur le continent.
Le mont Saint-Michel est très très très touristique, et déborde de touristes (littéralement, surtout sur un week-end prolongé). Les ruelles du village moyenageux ressemblent très vite à un RER B en heure de pointe, et ce n’est pas très agréable de visiter dans ces conditions. On nous avait conseillé d’y aller en fin de journée, ce qui permet d’en profiter avec moins de monde et de le voir de jour et de nuit. Testé et approuvé !
En arrivant vers 17h, il y avait encore beaucoup de monde dans les rues, mais il n’y avait quasiment pas de queue pour entrer à l’abbaye. On a pu visiter l’abbaye en prenant notre temps (compter une grosse heure de visite) et même prendre des photos sans (trop de) personnes dessus ! Quand on est ressorti vers 18h30, le soleil était encore haut et il n’y avait presque plus personne dans les rues ! Si vous voulez profiter du mont et du village sans les touristes, c’est l’idéal. Par contre, si vous êtes fan des boutiques de souvenirs, elles étaient en train de fermer…
À marée basse, il est possible d’aller à la Chapelle Saint-Aubert à pied en longeant par la porte de gauche quand on est face au mont, sur l’esplanade après l’arrêt des navettes (c’est aussi là que sont les seuls robinets utilisables pour se laver les pieds après être allé dans le sable). Il faut juste des chaussures adaptées pour marcher sur des rochers ou du sable. La chapelle n’a pas un grand intérêt mais permet de profiter de la vue sur le nord de la baie et sur la forêt derrière l’abbaye du mont.
Attention : La baie du mont Saint-Michel est dangereuse, avec de nombreuses zones avec des sables mouvants, des trous d’eau et l’eau remonte très vite (“à la vitesse d’un cheval au galop” dit-on). Surtout, la baie est très plate et avec des bancs de sable et on ne se rend pas forcément compte que la mer est en train de nous encercler. On peut facilement se balader à proximité immédiate du mont (aller à la chapelle ou marcher un peu sur le sable argileux) mais ne vous éloignez jamais sans un guide (et encore moins tout seul). Comme à chaque fois, on a vu quelqu’un en difficulté pour revenir, qui a eu une belle frayeur et son appareil photo réflex noyé pour pouvoir revenir.
On est resté jusqu’au coucher de soleil, pour voir le mont éclairé de nuit. Les navettes (gratuites) sont très régulières en journée (toutes les 5/10 minutes), toutes les 30 minutes en soirée jusqu’à minuit. Après minuit et toute la nuit, les navettes circulent à la demande, avec un numéro de téléphone à appeler pour demander un trajet.
À noter aussi qu’il est très dur de manger pour un prix raisonnable sur le mont (et en particulier le soir car les snacks ferment). Il y a le snack Au Pélerin qui propose des sandwichs et autres snacks à des prix raisonnables, mais il est fermé le soir. Il y a aussi un ou deux restaurants sympas, mais plutôt cher car ce sont des restaurants de fruits de mer et de poisson. Tous les autres restaurants forment une sorte de trust, sont hors de prix et à éviter (ils sont faciles à repérer, ils ont tous la même carte avec les mêmes menus). Quand à la célèbre Mère Poulard, vous pourrez déguster une omelette pour 38€ :). Il est possible de manger pour (un peu) moins cher en retournant sur le continent, mais il faut alors faire plusieurs aller-retours en navette ce qui est un peu pénible. On avait prévu le coup et on a préféré pique-niquer sur le mont du coup, et c’était top !
Jour 3 : Dinard et retour maison
Le troisième jour, on décide de passer le barrage sur la Rance pour aller du côté de Dinard. Le barrage abrite une usine marémotrice exploitée par EDF, avec un espace découverte qui peut se visiter (visite gratuite, visite guidée gratuite sur réservation). L’usine en elle-même ne peut plus se visiter à cause de Vigipirate.
On a trouvé assez facilement à se garer à Dinard du côté de la plage du Prieuré (mais quand on est reparti à 15h, c’était moins évident).
Dinard est une grosse station balnéaire sur la côte d’Émeraude avec de grosses villas et des hôtels de thalasso. Il y a une balade en bord de mer très sympa qui longe la côte et passe à côté des installations balnéaires des années 1920-1930 (piscines d’eau de mer, etc.), avec des panneaux explicatifs. Le midi, on est allé à la Crêperie du Roy, qui était très bien ! Compter 15€ par personne pour galette + crêpe + boisson. L’après-midi, on continue la balade le long de la côte, puis on est reparti pour Paris, le week-end est fini. :(
Notes
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Pour vous aventurer à pied dans la baie du mont Saint-Michel, ne partez pas sans un guide ! La liste des guides officiels est ici. On peut aussi traverser la baie à pied à marée basse pour rejoindre le mont (départs depuis la côte normande), compter 15€ / personne pour le faire en petit groupe de 20 personnes. Il y a plusieurs formules possibles, en aller-retour à pied ou en aller simple (et éventuellement retour en bus). Par contre, traverser à pied laisse peu de temps sur le mont (environ 1h je crois, pas assez pour voir l’abbaye). On ne fait donc que la traversée dans la journée.
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Pour se garer gratuitement au mont Saint-Michel, il y a moyen de se garer dans les villages autour et de marcher (il y a une promenade aménagée le long du Couesnon). Par contre, ça veut dire marcher quelques kilomètres et de nuit, ce n’est pas éclairé (contrairement aux parkings). L’autre solution est visiblement de manger à la ferme du mont Saint-Michel qui vous donnera un code pour vous garer toute la journée dans son parking.
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Les crêperies ont toujours du bon cidre artisanal local. Par contre, très peu ont du jus de pommes artisanal (et vous aurez bien souvent du Minute Maid à base de concentré…). Penser à demander avant de commander du coup…
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Quelques idées supplémentaires : À Saint-Malo, il y a la cité d’Alhet qui est très sympa, avec la vue sur la Rance, l’usine marémotrice et Dinard. Il y a aussi la tour Solidor (ancienne tour de garde puis prison qui abrite désormais un musée sur les marins au long cours et les cap-horniers). Il y a aussi un aquarium.
- Près de Saint-Malo, à la journée, il y a l’île de Cézembre accessible par bateau. Les horaires des bateaux obligent d’y passer une journée par contre, et il n’y a pas grand chose à faire sur l’île à part le sentier et la plage.
- En remontant la rance, il y a plusieurs balades (et itinéraires cyclables) et Dinan, une ville fortifiée.
- Après Dinard, il y a Saint-Lunaire avec la suite du sentier côtier (le long du GR34), des grosses villas, des hôtels de thalasso et un golf.
- Les plus courageux pourront pousser jusqu’au Cap Fréhel ou jusqu’au Fort de la latte.
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Si vous n’êtes pas en voiture, il y a de nombreux itinéraires cyclistes dans la région. Sinon, en transports en commun :
- Il y a des bus urbains pour se déplacer dans l’agglomération de Saint-Malo, jusqu’à Cancale et Dinard.
- Il y a aussi une liaison par bateau entre Saint-Malo (proche intramuros, départ de la cale de Dinan) et Dinard.
- Pour aller au Mont Saint-Michel, c’est un peu plus galère, surtout à des horaires pas très conventionnels. Il y a des bus dédiés (plutôt chers), des bus “Macron” ou le covoiturage. Une autre option semble être de rejoindre Pontorson (train ou bus) puis de Pontorson de rejoindre le mont Saint-Michel.
Budget
- Voiture : environ 100€ A/R (dont 60€ de péages). En covoiturage, il faut compter environ 25€ par personne.
- Hébergement : 40€ / nuit pour une chambre Airbnb pour deux à Saint-Malo
- Miam : Environ 15-20€ / personne dans une crêperie pour une galette, une crêpe et du cidre. Autour de 10€ / personne dans des snacks à emporter. Compter plutôt 20-30€ par personne pour des fruits de mer.